La base du travail d'Arno Loth est et sera toujours le souvenir, celui de l’empreinte, de la trace que nous laissons derrière nous. Autodidacte, il aime depuis l'enfance l'image et ce qu'elle représente. Ainsi, la qualité du matériel photo utilisé lui importe peu : au-delà de cela, il attache plus d'importance au travail final et aux propos tenus. Son matériel est finalement juste un outil qui lui permet d'atteindre et de montrer son propos. Arno Loth travaille toujours en série, d’où le choix de ce médium qu’est la photographie, sa pratique principale étant la manipulation numérique avec la superposition de plusieurs images ou morceaux d’images. Dernièrement, son travail s'est tourné vers les mythes et légendes. Autour de cette source d’inspiration, la technique utilisée lui importe peu : il travaille par thème, donc de l’un à l’autre, la technique peut varier. "Je manipule l’image, je suggère mes pensées, un sens de ma réalité. Actuellement, mon travail se concentre sur mes rêves, mes songes... la mort, et ce corps vieillissant appelé à disparaître par les flammes ou le pourrissement... La réalité est ainsi faite, l’Homme est ainsi fait", explique l'artiste.
« Le travail onirique, parabole de la vie, la masculinité ascendante sur la féminité, ce rapport de force incompréhensible que l’artiste démontre par son travail, dans son travail. Cette dualité dénoncée, l’artiste met en scène masculin & féminin, dans un antagonisme qui ne devrait être.
Ses photos sont travaillées de sorte à visualiser une matière, un relief.

La maltraitance de la vie par l’homme.
Il raconte une poésie onirique, une métaphore de ce qu’il imagine, un monde macabre & sombre que la vie lui démontre. Des corps plus ou moins abîmés, une vie (qu’il représente par la femme, celle qui donne la vie) maltraitée par une masculinité orgueilleuse & d’un égo démesuré.

Il travaille avec une obsession, la mort, de ce qu’est constitué le corps, une armature, de la chair, du sang, des muscles, de cet intérieur qui pue & sale, le tout amalgamé lui fait peur. Il ne saurait dire si son travail est surréaliste mais le fait de fouiller au plus profond de son imaginaire, lui permet de se soigner.

Sa démarche est la restitution, par l'outil, le support photographique, de ses tourments.

Le présent est sombre, le futur est appelé à être sombre, ce monde est noir…

Famosa Périgord
22 juillet 2019 · 

En prélude à Mimos, une exposition jusqu'au 31 juillet à la galerie 66, rue Saint-Front, à Périgueux :
les photographies d'Arno Loth et les sculptures de Christian Boy se répondent dans une étrangeté familière... entre mythes et réalités, 
démons et merveilles, images sublimées de femmes ravagées par toutes les violences du monde et corps d'hommes enveloppés 
d'une armure de plomb à la fois protectrice et destructrice. Toute l'ambivalence d'une humanité capable du pire comme du meilleur
(parfois en même temps, parfois convaincue de l'un pour un résultat contraire...) et que le festival se propose d'explorer cette semaine,
"à corps engagés", dans les rues et dans les salles.

Mon travail onirique est inspiré, en grande partie, de la mythologie grecque. Le rapport entre le féminin & le masculin est le discours principal de cette démarche.

L’artiste est là pour donner une vision, sa vision autre qu’une réalité. Il doit attirer, interpeller, déranger, parfois choquer. Il n’est pas question dans ce propos de vouloir plaire ou déplaire, de vouloir être aimé ou détesté, mais uniquement de s’exprimer.
L’imaginaire doit poursuivre sont chemin.
Mon travail est une histoire onirique du féminin & du masculin.
Les cicatrices du féminin, laissées sur ces corps, par le masculin. Une vue de l’esprit par mon travail, qui s’inspire des mythes & légendes…